tag:blogger.com,1999:blog-371263412024-03-21T16:47:06.064+01:00L'Opéra du PauvreLes textesDavouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comBlogger52125tag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-15184274264806040442007-12-25T16:17:00.003+01:002021-01-03T16:56:50.387+01:00<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiN_3QMHjCnmV0lAEnVkZ2IVUK-xGRVqmclVpLoNvXBPc5K0J_XzT8fuwyKfuMeXXShhyNGy0d6ojuqTZEe715_QAYZRks2DHp7MMGaLI5N6FReoVEZxDXsu1iQ_RdW6EW8lM15/s400/CDloperadupauvre1-001.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="327" data-original-width="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiN_3QMHjCnmV0lAEnVkZ2IVUK-xGRVqmclVpLoNvXBPc5K0J_XzT8fuwyKfuMeXXShhyNGy0d6ojuqTZEe715_QAYZRks2DHp7MMGaLI5N6FReoVEZxDXsu1iQ_RdW6EW8lM15/s400/CDloperadupauvre1-001.jpg" width="400" /></a></div>Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-90814701157340114362007-12-20T00:00:00.004+01:002024-01-10T00:51:31.328+01:00Bienvenue sur ce blog !<br />
<br />
... qui n'est pas vraiment un blog. Plutôt une page destinée à rendre accessible à tous et à toutes, à chacun et à chacune qui le désire, les textes de <b>l'Opéra du Pauvre</b>, de <b>Léo Ferré</b>.<br />
<br />
Pourquoi ?<br />
<br />
En 2006, j'ai pris la décision de taper l'intégralité des textes de cette œuvre majeure de musique et de poésie consacrée à la Nuit, une Nuit mise en mots et en notes par Léo, une Nuit jugée ici pour son rôle dans la disparition de la dame Ombre, concurrente directe, une Nuit qui finira graciée par le poète et s'évanouira au petit matin avec lui.<br />
<br />
Léo, la Nuit, la musique, l'imaginaire... De quoi tenir jusqu'en l'an 10.000, non ?<br />
<br />
Les textes de cette œuvre sont, pour la plupart, introuvables sur le net. Le copyright ? "<i>Perhaps</i>"... Sans doute ! La longueur, la marginalité, la puissance de cet opéra moderne sont autant de facteurs qui ne le rendent accessible qu'aux fous et à quelques nuiteux, ou aux artistes qui sont souvent un peu des deux. Inattendu et hors-norme, l'Opéra du Pauvre n'est d'ailleurs que trop peu connu des amateurs et amatrices de Léo. Ce blog peut-être sera l'occasion de le découvrir, de le redécouvrir.<br />
<br />
<b>La Nuit, la musique, la poésie, la solitude, l'anarchie, la beauté, la révolte, l'amour, les hiboux, les bistros, les <i>Pépée</i>, les loulous, les matins de l'ennui...</b><br />
<br />
<b>Ni dieu. Ni maitre.</b><br />
<br />
Bonne lecture.<br />
<b><br />Davou<i></i></b><br />
<br />
<b><i>(<a href="http://missnight.blogspot.com">Le Ferré Club / Radio Libertaire </a> - leferreclub(a)gmail.com)</i></b><br />
<br />
<br />
<b><i>***</i><br />
<br />
- - Mise A Nuit : Décembre 2020 - -</b> <i><span style="font-size: x-small;">(édité en janvier 2024)</span></i><br />
<br />
L'entièreté du blog a été reprise durant l'année 2020, afin de respecter le mieux possible le texte et la mise en page présentée sur le livret (titres, indications, italiques, parties en majuscules, alignement, etc...). Les fautes d'orthographes ont été corrigées (sans doute pas toutes, n'hésitez pas à me les signaler), à l'exception des rares figurant sur le livret, qui ont été conservées. Les paroles dites dans l'oeuvre phonographique mais ne figurant pas sur le livret sont présentées entre [crochets]. Les paroles tues dans l'oeuvre phonographique mais figurant sur le livret sont présentées entre <i>[crochets et en italique]</i>. La plupart des indications et autres mentions hors dialogues sont tues dans l'oeuvre phonographique. Mais il arrive néanmoins que Léo en dise certaines. Celles-ci apparaissent précédées de la mention [récitatif]. Enfin j'ai supprimé la plupart des petits commentaires que je me permettais, à l'exception d'un ou deux. Ils apparaissent entre <span style="color: #e69138;">[crochet et de cette couleur]</span>. Enfin, des déviations vers les versions illustrées "<a href="http://www.leo-ferre.eu/" target="_blank">by SCL</a>" existantes de certains textes sont possibles en pied (à droite) des textes concernés.<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162680762768876332007-12-01T14:00:00.000+01:002020-09-13T01:44:13.273+02:00<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFcFqiMpY4dmwk2beUtKsWQ8V9JRd4Ow0OVyz9CB0ITnlrFNvA2eAQ6uqkTCQGyiR724ELFPpF6k5u55DBvO6dOH3qhncmvytssMOh0TiHGfejcN5UbstEa9nYU-RY9MIXuHtz/s1600/Image+%25285%2529-001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="398" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFcFqiMpY4dmwk2beUtKsWQ8V9JRd4Ow0OVyz9CB0ITnlrFNvA2eAQ6uqkTCQGyiR724ELFPpF6k5u55DBvO6dOH3qhncmvytssMOh0TiHGfejcN5UbstEa9nYU-RY9MIXuHtz/s400/Image+%25285%2529-001.jpg" width="400" /></a></div>
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1319238250211299762007-11-28T00:00:00.000+01:002020-09-07T02:28:39.456+02:00<span style="font-size: x-small;"><span style="color: #e69138;">[avant-propos édité sur l'édition vinyle de l'Opéra du Pauvre]</span></span><br />
<br />
La mise ne scène de l'Opéra du pauvre n'est pas à envisager, ni au théâtre, ni au cinématographe. Dans le cas où l'auteur changerait d'idée, un jour ou une Nuit, il est singulièrement rappelé au metteur en scène éventuel, qu'il n'en pourra absolument rien changer de l'esprit et de la forme. A bon entendeur, salut !<br />
<br />
Léo FerréDavouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-83608536862668701792007-11-27T00:00:00.001+01:002021-01-03T12:57:10.805+01:00L'OPÉRA DU PAUVRE<blockquote class="tr_bq">
Personnages</blockquote>
<br />
LE CORBEAU, <i>Président du Tribunal</i><br />
LE COQ, <i>Avocat Général</i><br />
LE HIBOU, <i>Avocat de la Nuit</i><br />
LE CHAT, <i>greffier</i><br />
LE POÈTE<br />
CALVA, <i>tenancier du Bar-Discothèque</i><br />
LES CANARDS, <i>gendarmes </i>(muets)<br />
LES PIES, <i>assesseurs </i>(muets)<br />
LE JOUEUR<br />
LE VERS LUISANT<br />
L'ENFANT<br />
UN COLONEL<br />
<br />
LA NUIT<br />
LA CLOÎTRÉE<br />
MISERIA<br />
LES DEUX "PROFESSIONNELLES"<br />
LA MORT<br />
LA BALEINE BLEUE<br />
LA BOUGIE<br />
LA ROSE<br />
<br />
Voix diverses<br />
Voix de Saint-Pierre<br />
LE PUBLIC<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1166225446072096832007-11-25T00:00:00.000+01:002020-08-27T04:26:09.226+02:00<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZFEMP74VFKEvwOqVy3wdSnDpy_QW2Rb17OcT-_vj7wwJ4KoFkRBPOIu-w0XZ8z1bLczIEtZavBcfNhIQK2d9svlsjKy-rJY9PtJLp42mrmT00grhyHScKtnLVg0eNAPmVz2YQ/s1600-h/night+11+-+copie.JPG" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5148856040520922978" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZFEMP74VFKEvwOqVy3wdSnDpy_QW2Rb17OcT-_vj7wwJ4KoFkRBPOIu-w0XZ8z1bLczIEtZavBcfNhIQK2d9svlsjKy-rJY9PtJLp42mrmT00grhyHScKtnLVg0eNAPmVz2YQ/s320/night+11+-+copie.JPG" style="cursor: pointer;" /></a></div>
<a href="http://photos1.blogger.com/x/blogger/2044/2466/1600/480223/pl%2025%20%20-%20copie.jpg"><br /></a>Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-35881950671465582712007-11-24T00:00:00.002+01:002021-01-03T13:28:11.827+01:00TABLEAU I<span style="color: #000000;"><b><span style="font-size: large;">La Salle d'Audience</span></b></span>Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162658515985060322007-11-22T00:00:00.000+01:002020-09-07T02:30:16.891+02:00<span style="color: #e69138;"><span style="font-size: 78%;">[On siffle ; des loups vont se faire entendre] </span></span><br />
<br />
<i>La Nuit, soupçonnée d'avoir supprimé la Dame "OMBRE", est amenée devant le juge d'instruction et aux fins d'inculpation de meurtre. Elle ne peut répondre qu'en présence de son avocat, le Hibou, bien sûr...</i><br />
<i>Il y a plusieurs témoins à charge qui affirment avoir vu la Dame NUIT supprimer la Dame OMBRE, juste comme le soleil se couchait - entre chien et loup -. L'ennui pour l'instruction est qu'on ne trouve pas la disparue - morte ou vive - et qu'on ne peut faire supporter à la Nuit que des présomptions, lourdes certes, mais insuffisantes. Les témoins à décharge viennent, nombreux, dire tout le bien que leur fait la Dame Nuit et ce sont eux qui finalement l'emporteront, au petit jour, dès que le soleil se pointera et que l'ombre réapparaîtra s'enfuyant avec eux... empaillés comme des hiboux... sur les derniers mots du Corbeau, Juge et Président :</i><br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Cette nuit m'a fatigué... Je vais me coucher<br />
<br />
(il baille. Le greffier s'en va. Il n'a même pas la force de se lever et c'est la Nuit qui rentre tirer les rideaux, en lui lançant un baiser).<br />
<br />
<span style="color: #e69138;"><span style="font-size: 78%;">[Le sifflement s'en va]</span></span><br />
<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162657790918704012007-11-19T00:00:00.001+01:002021-01-03T15:10:39.986+01:00<span style="color: black;">SCÈNE 1 - Une voix et la Nuit<i></i><br /></span>
<i><br /></i>
<br />
<i>Voix</i><br />
<br />
Rappelle-toi, rappelle-toi... Il y avait quoi ? qui ?<i><br /></i>
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Il y avait des oiseaux troubles... Le hibou, hein ? Écoute-le, écoute-le... Il chante, dans la forêt, il chante... Il parle aux arbres, écoute-les, écoute-les. Ils écoutent... Écoute, écoute. Écoute les arbres... Ah !...<br />
Il y avait des dessins fantastiques illustrant mes désordres intimes, les désordres de tous les gens, de toutes les bêtes, de la matière aussi qui survivait dans ces maléfices du jour, portée à poing levé devant les infortunes des survivants de l'horreur, du carnage, de la langueur du quotidien... Il y avait des traces de bonheur et d'ivresse conjugués dans les temps présents et de préférence à l'Impératif :<br />
<b>___ </b>Sois toi, tu n'es que toi. Trouble les porte-paroles habituels [et commandés par le pouvoir, et l'habitude,] et l'inquiétante déraison de qui se croit prisonnier, meurtri, alors qu'il ne suffirait que d'un envol, d'une science inventée et immédiate, pour que tout chante et tout s'enchante.<br />
<br />
<i>Voix</i><br />
<br />
[Et] Où cela s'est-il passé ? [dis...]<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Partout, dans ta voix, dans ton cœur, dans tes larmes de joie, dans ton sourire, au bord du crépuscule, quand les couleurs ne sont plus les couleurs mais un semblant de cohésion entre ma complaisance et ta solitude.<br />
<br />
<i>Voix</i><br />
<br />
Alors ?<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Ces mots que tu régis, ces idées qui te font la plus belle et la plus secrète des femmes de la Nuit<br />
la Nuit blanche avec des cygnes dans la voix<br />
le noctambule qui s'en va dans les rigoles de l'inerte<br />
le nyctalope qui surgit tout à coup, le soleil en mémoire<br />
le couvre-feu pour qui a peur, pour qui va perdre, pour qui s'endort<br />
la tombée de la Nuit, ta tombée, comme une oraison du bien et du mal, ensemble, de connivence et dans le sang ou dans le stupre ou dans les larmes de musique ou de ces rues vaillantes encore et que désertent les clients de la bourgeoisie inquiétée, solitaire...<br />
La polaire, là-haut, qui s'enivre et [qui] poursuit les mirages de rennes, de papillons aussi, qui ne s'ouvrent qu'à toi et sur la flamme que tu veux bien admettre... Les ténèbres, Petite, quand la passion descend plus bas que le courage<br />
Quand s'immolent debout les désastres de ta pensée de vierge et de putain farouche à la fois, dans l'oasis, là-bas, fortuit, et ces chameaux en aqueduc...<br />
<br />
<i>voix</i><br />
<br />
Et tes sortilèges?<br />
<br />
<i>Nuit</i><br />
<br />
Je ne sais plus que des bribes que l'aube prend plaisir à me voler pour raconter, le jour, des histoires à dormir debout !<br />
<br />
<i>voix</i><br />
<br />
Qu'en as-tu fait de tes sortilèges, dis ?<br />
<br />
<i>Nuit</i><br />
<br />
Ils n'étaient pas à moi mais dans la tête de mes amoureux solennels et mystiques.<br />
<br />
<i>voix</i><br />
<br />
Mais tu les as donnés, même s'ils n'étaient pas à toi...<br />
A qui les as-tu donnés ? [dis...]<br />
<br />
<i>Nuit</i><br />
<br />
A toi, quand tu dormais.<br />
<br />
<i>voix</i><br />
<br />
C'est pour ça que je tremble<br />
C'est pour ça que je t'aime<br />
C'est pour ça que partout, même en enfer<br />
IL FERA NUIT [TOUJOURS] POUR MOI !<br />
<i><br /></i>
<i><br /></i>Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162662086297478782007-11-16T00:00:00.001+01:002021-01-03T15:11:09.599+01:00<span style="color: black;">SCENE 2 - La Cour d'Assise - L'Affaire "La nuit"<br /></span>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
MESSIEURS ! LA COUR !</blockquote>
<br />
Entrée du Greffier (le chat²<br />
<br />
<i>1re voix</i><br />
Dis donc... on dirait un chat<br />
<br />
<i>2me voix</i><br />
Mais c'est un chat !<br />
<br />
<i>1re voix</i><br />
Non, c'est le greffier<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
C'est pareil... et puis, c'est intéressant, non ?<br />
<i></i><br />
<i>1re voix</i><br />
Qu'est-ce qu'il peut faire ?<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
Il greffe !<br />
<br />
<i>1re voix</i><br />
Je ne sais pas mais... il greffe !<br />
<i></i><br />
<i>2me voix</i> <br />
Oh ! On ferait bien "miaou"... [hein ?]<br />
<br />
<i>1re voix</i><br />
Ça vient, ça vient... T'as vu ?<br />
<i></i><br />
<i></i><br />
Entrée des Canards avec la Nuit entre eux... on ne la voit pas.<br />
<br />
<i>1re voix</i><br />
C'est les flics ! <br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
Non, les gendarmes.<br />
<br />
<i>1re voix</i><br />
Penses-tu, ce sont des canards !<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
C'est pareil.<br />
<i></i><br />
<i>1re voix</i><br />
Ils amènent qui ?<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
La Nuit, tiens...<br />
<i></i><br />
<i>1re voix</i><br />
On ne la voit pas<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
T'occupes...<br />
<i></i><br />
<i>1re voix</i><br />
On ne la voit pas !<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
[T'occupes !..] Regarde... regarde... elle tombe... elle tombe<i>...</i><br />
<br />
Entrée du Corbeau et des Pies<br />
<br />
<i>Voix off </i><br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
MONSIEUR LE PRÉSIDENT </blockquote>
<i></i><br />
<i>1re voix</i><br />
Il est tremblable, hein ? <br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
Cette cape noire...<br />
<i></i><br />
<i>1re voix</i><br />
comme des ailes...<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
De corbeau !<br />
<i></i><br />
<i>1re voix </i><br />
Mais c'est un corbeau !<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
Oh ! Oh !<br />
<i><br /></i>
<i>Plusieurs voix</i><br />
OH ! OH ! OH ! OH ! <br />
<br />
Entrée du Coq "Avocat Général"<br />
<br />
<i>1re voix</i><br />
<i>Le coq, l'avocat général ! Lui, il m'énerve !</i><br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
Moi aussi !<br />
<i></i><br />
<i>1re voix</i><br />
Je ne peux pas sentir les coqs !<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
Moi aussi !<br />
<i></i><br />
<i>1re voix </i><br />
Ca aboie, le matin !<br />
<br />
<i>2me voix</i> <br />
Moi aussi !<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162663479476935072007-11-13T00:00:00.000+01:002020-09-07T03:27:44.423+02:00<i>le Corbeau </i><br />
Introduisez la dame Nuit<br />
<i>(comme à lui-même) </i>Tiens, elle est déjà là ? Avec les gendarmes, hein ?.. Je ne la vois pas bien...<br />
<br />
<i>Voix de la Nuit</i><br />
<br />
La Nuit<br />
C'est un sacrée tapin<br />
Qui marche sur les mains<br />
Jusqu'au réveil-matin... (<i>avec une voix de music-hall</i>)<br />
<i></i><br />
<i>Le Corbeau</i><br />
Vous vous appelez ?<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
"La Nuit"<br />
<br />
<i>Le Corbeau</i> <br />
<i></i><br />
Vous êtes née à... Mexico ? Non... A Monaco ?<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Peut-être.<br />
<i><span style="color: rgb(153 , 51 , 0); font-size: 78%;"></span></i><br />
<i>Le Corbeau</i><br />
<br />
Taisez-vous !<br />
Greffier ? Il faudra vérifier l'identité de Madame... Ce n'est pas clair... Bien sûr (<i>à la Nuit</i>) Or, vous êtes née à...<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Ici-même, à l'instant.<br />
<i></i><br />
<i>Le Corbeau (comme à lui-même)</i><br />
C'est bizarre... Mais il fait "nuit"...<br />
<i><br /></i>
<i>la Nuit (voix chantée)</i><br />
<i><br /></i>
La Nuit<br />
Ca cause avec le vent<br />
Ca chante doucement<br />
Les îles sous le vent<br />
La Nuit...<br />
<i></i><br />
<i>Le Corbeau</i><br />
<br />
Vous avez de multiples identités... Greffier ? Nous dirons : Faux-papiers ! Née au Pérou en l'an 1203 ou au Guatemala... en l'An...<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Alors que les voyous n'étaient pas encore là ! <i>(rires)</i><br />
<br />
<i>Le Corbeau</i><br />
<br />
Née à Moscou, sous un bon signe... Au Tibet, entre deux...<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Lamas.<br />
<i></i><br />
<i>Le Corbeau</i><br />
<br />
En Chine, au Paradis Terrestre<br />
Sous les Tropiques solennels<br />
Dans le ventre du vent<br />
Alors qu'il s'engouffrait goulûment... <br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Dans un restaurant de la 5me Avenue.<br />
<i></i><br />
<i>Le Corbeau</i><br />
<br />
A New-York ? <br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
Hélas, aussi !<br />
<i></i><br />
<i>le Corbeau</i><br />
<br />
Sur le bateau de ce Colomb qui aurait mieux fait de... je ne lis pas bien... <br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
De se faire cuire un oeuf ! <i>(rires)<span style="color: #b45f06;"> [et applaudissements]</span></i><br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
<br />
Au large, tout au large "quand les soleils marins..."<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
"Teignaient de mille feux..."<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
<br />
Qu'est-ce que cela fait dans ce dossier, Greffier ?<br />
Aujourd'hui, j'interroge la Nuit et non pas Baudelaire.<br />
Classez-moi ça dans le dossier des "Fleurs du Mal. Nous verrons plus tard.<br />
Un vieux copain à vous, hein ?<br />
<br />
<i>la Nuit </i><br />
<br />
Oui.<br />
<i></i><br />
<i>le Corbeau</i><br />
<br />
Poursuivons... Bref, vous êtes "poursuivie" pour avoir contribué à supprimer l'une de vos concurrentes directes qui s'appelle... la Dame "Ombre" et cela au terme d'une plainte déposée par...<br />
Qu'avez-vous à dire ?<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162664487922662982007-11-10T17:24:00.000+01:002020-09-07T03:28:19.556+02:00<i>1re voix</i> <br />
Nuit putain<br />
<i>2me voix</i> <br />
Nuit papoue<br />
Nuit des chiens<br />
Nuit des loups<br />
<i>1re voix</i> <br />
O notre garce de la Nuit<br />
Vous qui buvez des coups de lune à l'entre-chien<br />
A l'entre-loups<br />
<i>2me voix</i> <br />
Vous qui faites nos yeux regarder dans nos têtes<br />
<i>1re voix</i> <br />
Vous qui faites nos draps en suaire tout rêches<br />
<i>1re voix</i><br />
Vous qui nous faites roupiller tête à l'endroit<br />
Tête à l'envers<br />
<i>2me voix</i> <br />
Ou tête-bêche<br />
<i>1re voix</i><br />
O notre garde de la Nuit<br />
Laissez-nous vous zieuter<br />
et tous les magazines en auront plein la tête<br />
<i>2meVoix</i> la une<br />
la deux<br />
la trois<br />
<i>1re voix</i><br />
Qu'on tirera en noir<br />
sur des papiers tout de crêpe<br />
Avec du sang de Chine<br />
Qui ne s'efface pas<br />
<br />
<i>1re voix</i><br />
Nuit du mal<br />
<i>2meVoix</i> <br />
Nuit des fous<br />
<i>1re voix</i> <br />
Nuit des chiens<br />
<i>2meVoix</i> <br />
Nuit des loups<br />
<i>1re voix</i> <br />
O notre dame de la Nuit<br />
Vous qui buvez des coups de sang millésimés chez les filous<br />
<i>2meVoix</i> <br />
Vous qui donnez la vie aux couples de la fête<br />
<i>1re voix</i> <br />
Vous qui faites leurs draps de soie à l'aveuglette<br />
Vous qui les faites roupiller ventre à l'endroit<br />
ventre à l'envers<br />
<i>2meVoix</i> <br />
comme des bêtes<br />
<i>1re voix</i><br />
O notre Dame de la Nuit<br />
Laissez-nous vous prier<br />
Et tous les amoureux en auront plein la tête<br />
<i>2me voix</i><br />
la droite<br />
la gauche<br />
la blette<br />
Qu'on descendra tout doux<br />
vers l'azur en vacances<br />
Où les étoiles dansent<br />
En IXE de frou-frou<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
ET POUR APPRENDRE QUOI ? AU MONDE DU "SUSPENSE" ?<br />
<br />
<i>2me voix </i><br />
La peur de notre mort quotidienne<br />
<i>1re voix</i> <br />
Où le rêve est à droite<br />
<i>1re et 2me voix (ensemble) </i><br />
COMME UN ANGE-GARDIEN<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
ET LE RESTE ?<br />
DANS VOTRE SEXE... MISS "NIGHT" !<br />
<br />
Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162670252703668392007-11-07T00:00:00.000+01:002020-09-07T03:28:49.950+02:00<i>la Nuit</i> <br />
<br />
Mon sexe est FANTASTIQUE<br />
Il multiplie par tes idées les charmes de l'angoisse<br />
Quand ça doit arriver et puis des fois ça casse<br />
Comme les mecs qui vont tout droit vers l'Aventure<br />
Et qui ne savent pas s'étendre au loin des magazines<br />
Quand la <i>pin-up </i>vaincra l'outrage<br />
Et se retrouvera comme un con au parking<br />
Et se retrouvera comme un con au parking<br />
<br />
Mon sexe est de MUSIQUE<br />
Et les saxos vibrants ne vibrent pas pour rien<br />
Ils inventent l'Amour dans les <i>blues </i>latitude<br />
Quand le soleil fauche son crêpe au crépuscule<br />
Ca fait le crêpe sul cul et ça ranime<br />
Tous les fuseaux branchés sur l'ombre<br />
Les musiciens alors donnent le LA et sombrent<br />
Les musiciens donnent le LA [alors] et sombrent<br />
<br />
Mon sexe est du SILENCE<br />
Dans le tohu-bohu de maisons endormies<br />
Avec les rêves solennels au fronton de la Mort<br />
Et ma copine alors s'éclate et puis s'endort<br />
...Et ses bras assassins qui étreignent le vide<br />
<br />
Je prend ma gorge bleue quand je vois des oiseaux<br />
Je prend mon arc-en-ciel quand je deviens la Nuit<br />
Ils ne comprennent pas... Ils volent, les oiseaux...<br />
Les marins me devinent et je sens la marée<br />
Leur couler du jusant comme un suc anonyme<br />
Dans les bars je les tiens perchés devant l'abîme<br />
Cette absence me les fait<i>[s]</i> miens et je les aime<br />
<br />
J'ai le ventre de toutes les femmes dans la tête<br />
Et quand j'ai mal à la tête<br />
Je les vois toutes arriver, leurs culottes ajourées<br />
Comme un chagrin d'optique<br />
Je suis le "qu'en-dira-t-on" de la passion de tous les trottoirs du monde...<br />
dans ces villes où les chinois parlent anglais de préférence<br />
parce que les culottes chinoises ont les yeux plissés et quand elles regardent,<br />
ça fait du bruit chez les mecs<br />
Ca part de travers, avec l'accent.<br />
Je me demandais alors pourquoi les femmes s'allongeaient<br />
pour se faire accorder le chinchilla<br />
Chez moi, on est cimentée.... Enfin, avec notre ciment à nous...<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
Ah ! viens par là petit que je te la raconte<br />
Ma vie d'outre-là-bas quand ça te prend tout doux<br />
Et que ça flanche et que ça parle et que ça monte<br />
Les fruits ça n'a vraiment rien à voir avec nous<br />
<br />
J'étais la parallèle obscène sur la dune<br />
Quand descendait de mon perchoir un bout de lune<br />
Accroché à je ne sais quoi de primitif<br />
Peut-être un carré d'as une nuit de fortune<br />
<br />
Viens je te donnerai le sourire des filles<br />
Qui vont à l'aventure avec un peu de <i>sex-appeal"</i><br />
Et puis je ne sais plus, peut-être un arc-en-ciel<br />
Du coté de là-bas quand les forêts s'épilent</blockquote>
<br />
Mon sexe est FANTASTIQUE<br />
<br />
Mon sexe est de MUSIQUE<br />
Et les saxos vibrants ne vibrent pas pour rien<br />
Ils inventent l'amour dans les blues-latitude<br />
Quand le soleil fauche son crêpe au crépuscule<br />
Ca fait le crêpe sul cul et ça ranime<br />
Tous les fuseaux branchés sur l'ombre<br />
Les musiciens alors donnent le LA et sombrent<br />
<br />
Mon sexe est du silence<br />
Dans le tohu-bohu des maisons endormies<br />
Avec les rêves solennels au fronton de la Mort<br />
Et ma copine alors s'éclate et puis s'endort<br />
...Et ses bras assassins qui étreignent le vide... [Ah ! Ah !]<br />
<br />
Je prend ma gorge bleue quand je vois des oiseaux<br />
Je prend mon arc-en-ciel quand je deviens la Nuit<br />
Ils ne comprennent rien... Ils volent les oiseaux...<br />
Les marins me devinent et je sens la marée<br />
Leur couler du jusant comme un suc anonyme<br />
Dans les bars je les tiens perchés devant l'abîme<br />
Cette absence me les fait miens et je les aime<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
Ah ! Viens par là petit que je te la raconte<br />
Ma vie d'outre là-bas quand ça te prend tout doux</blockquote>
<br />
Mon sexe est de MUSIQUE<br />
Et les saxos vibrants ne vibrent pas pour rien<br />
Quand le soleil fauche son crêpe au crépuscule<br />
Ca fait le crêpe sul cul et ça ranime<br />
<br />
LES MUSICIENS ALORS DONNENT LE <i>LA </i>ET SOMBRENT<br />
<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162671482774257982007-11-04T00:00:00.000+01:002020-09-07T03:30:09.084+02:00<blockquote class="tr_bq">
Je roule ma bosse<br />
De l'Ile de Pâques à Tombouctou<br />
<i>Night and Day</i> puisque <i>Night</i><br />
C'est ma frangine itou<br />
<br />
Je traîne ma gueule<br />
De Tahiti à n'importe où<br />
<i>Day and Night </i>puisque <i>Day</i><br />
C'est mon frangin anglais<br />
<br />
Je suis le tapin de la lune<br />
Sur le macadam à <i>Greenwich</i><br />
Et mes jupons troués de lune<br />
Se retroussent devant l'<i>english</i><br />
<br />
Je suis la Carte pour rentrer<br />
Quand le désespoir se repose<br />
Et que la Mort fait ses paquets<br />
En prenant l'effet pour la cause<br />
<br />
Je suis la copine à radar<br />
Ce curieux ce flic ce voyeur<br />
Et chaque fois qu'il est un quart<br />
Je me mets à poil sans pudeur<br />
<br />
Je suis le quart d'heure des fous<br />
Le seul le dernier le meilleur<br />
Et quand je prend un rendez-vous<br />
Tendrement je pique à coeur<br />
<br />
Je suis la raison d'espérer<br />
De l'anarchiste et du poète<br />
Et je tiens leurs idées au frais<br />
En attendant qu'on les arrête</blockquote>
<br />
<i>le Coq</i><br />
Et le soleil ? Qui est-ce ? <br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
Mon double endimanché<br />
Mon amant des solstices<br />
Quand je suis en avance<br />
Au bord de l'horizon</blockquote>
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
C'est vrai ! le soleil se couche !<br />
C'est bien ce que je vois du haut de mes charognes<br />
Quand les chaleurs d'été font monter dans ma niche<br />
Le pot-au-feu de la nature et de l'humus !<br />
<i><br /></i>
<i>le Coq</i><br />
Dites, Nuit, et Saint-Pierre, vous le connaissez-t-y ?<br />
Ce témoin du dimanche sur lequel on a mis de la pierre<br />
Et des pierres<br />
Et des tas de prières !<br />
Ce faux-témoin que j'ai tiré<br />
De mon Arc encordé de fanfare<br />
(sur les trois heures)<br />
Avant qu'Aube ne reprenne son tapin ? Hein ?<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Vous connaissez cet homme ?<br />
<br />
<i>voix de St Pierre</i><br />
Non.<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Vous connaissez cet homme ?<br />
<br />
<i>voix de St Pierre</i><br />
Non.<br />
<br />
<i>le Hibou </i><br />
Vous connaissez cet homme ?<br />
<br />
<i>voix de St Pierre</i><br />
Non.<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Il a nié ! Et il venait de bouffer avec lui !<br />
Et vous étiez ensemble, Vous, la Nuit, et ce Pierre...<br />
O Nuit<br />
Vous êtes la complices des traîtres de la Nuit<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
Je le leur dis, pourtant<br />
<br />
FAITES DONC CA LE JOUR ! <br />
<br />
Mes cheveux sont des voiles de cheveux dépeignés<br />
Mes femmes dévoilées regardent vers le large<br />
On leur met des chapeaux claquants comme la bise<br />
Et des chalands boivent dedans leurs toiles grises.<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Parlez clair, la Nuit !<br />
Comme ma voix très claire !<br />
Ne parlez pas chinois !<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
Et même les chinois, les afghans, les marins<br />
Et les poupées de Nuremberg<br />
Et celles de Soho, de New-York, de London<br />
Et qui ne disent plus "maman"<br />
Et qui ne ferment plus les yeux<br />
Lorsqu'on les couche sur la dure<br />
Ou sur les paillassons persans !<br />
Ou sur dans fange...<br />
<br />
TOUT CE MONDE LA NUIT CHEZ MOI C'EST UN CRI D'ANGE<br />
<br />
Le jour ? C'est le plastique...<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162672333139805482007-11-01T00:00:00.000+01:002020-09-07T03:30:31.855+02:00<blockquote class="tr_bq">
Mon jazz est mon ennui<br />
Mon âme qui doit lire<br />
Toute une partition de parallèles<br />
Un opéra de longitudes<br />
<br />
Des forêts d'avant-bras<br />
[Accoudés à la vie]<br />
Des Fox-Trot de voyous...<br />
Des javas... des javas adorables<br />
<br />
<i>elle chante </i><br />
<br />
[Da la li la la ling ! Da la la la la lang !]</blockquote>
<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162673333623498652007-10-28T00:00:00.000+02:002020-09-07T03:35:03.817+02:00<i>le public</i><br />
Jugeons-la ! [Jugeons-la !] oui ! qui est-elle ?<br />
Ses mains, ses yeux, sa bouche !<br />
Ses bras!<br />
<br />
<i>une voix</i><br />
Qu'on [nous] la montre un peu telle qu'elle est ! <br />
Sans fard, sans chiqué, sans copain, sans musique !<br />
<i><br /></i>
<i>Tous</i><br />
Jugeons-la... Jugeons-la... [Jugeons-la... Ouais... Jugeons-la !] <br />
Nous voulons VOIR<br />
LA NUIT... [Oui !] LA NUIT... [Nous voulons voir la Nuit !] LA NUIT... LA NUIT...<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <span style="font-size: x-small;"><span style="color: #e69138;">[imperturbable]</span></span><br />
<i>J'A I V U</i><br />
Le ventre des bandits au repos dans leur niche<br />
DAS KAPITAL le cheveu gras les ongles rares<br />
Faisant des mots croisés en pelotant les miches<br />
D'une girl aux yeux clos gisant là comme une arrhe...<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Et puis ?<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
Des musées psalmodiant leur pauvre volupté<br />
Et s'inventant à eux tout seuls dix mille vierges<br />
Avec le feu au cul pour les illuminer !<br />
Et vraisemblablement des fois, avec un cierge...<span style="color: #993300; font-size: 78%;"> </span><br />
<br />
<i>le public</i><br />
Hou ! Hou ! Hou !<br />
<br />
<i>la Nuit </i><br />
C'est faux... Je ne vois rien...<br />
<blockquote class="tr_bq">
Je suis une poule de luxe<br />
Avec les yeux cave...<br />
<br />
Je suis la femme du hibou<br />
Et de quelques cinglés<br />
Et de quelques poètes<br />
Ces nyctalopes de la détresse<br />
Et des saisons malades</blockquote>
<br />
JE SUIS LA FEMME DE MÉNAGE DE LA LUNE <br />
<blockquote class="tr_bq">
Qui se poudre là-haut<br />
Avec un arc-en-ciel<br />
<br />
Je fais mon tapin<br />
Douze heures par-ci<br />
Douze heures par-là...<br />
Sans compter toutes celles<br />
Que vous ne savez pas</blockquote>
LES NUITS DE MARS ET DE VENUS ET DU CANCER<br />
UN VRAI UN GRAND<br />
AVEC L'ETERNITE COMME HABITUDE...<br />
<br />
DONNEZ-MOI LA CLARTÉ<br />
QUE J'Y COUPE LES PLOMBS A JAMAIS<br />
<br />
ET VOUS VERREZ COMME IL FAIT FROID<br />
<blockquote class="tr_bq">
DERRIÈRE MES YEUX NOIRS </blockquote>
<br />
<i>le public </i><br />
Emportons-la! Brûlons-la ! Brûlons-la !<br />
<br />
<i>une voix</i><br />
Qu'est-ce qu'il veut emporter, celui-là ?<br />
Qu'est-ce qu'il a ?<br />
<br />
<i>[le public</i><br />
Qu'on nous la donne ! Brûlons-la !]<br />
<i></i><br />
<i>une voix </i><br />
Eh ! qu'est-ce que tu veux brûler, eh ! Connard !<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Nous ne brûlons que Jeanne d'Arc<br />
C'est comme ça<br />
Même chez les anglois<br />
Mais cette... CETTE... ESPÈCE...<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
...D'ABSTRACTION !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Une abstraction qui vous étend chaque soir sur vos grabats,<br />
Messieurs... SUR VOS GRABATS !<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Une abstraction chère aux mains assassines ! <br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Une abstraction pour les matines !<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Les matines... Tiens... Madame ?<br />
Greffier ? Que veux cette femme ?<br />
<br />
<i>le Greffier</i><br />
C'est une religieuse, Monsieur le Président, une cloîtrée...<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Ah ! Une cloîtrée... Ah ! Ah !<br />
Vous êtes... Hum ! Hum ! Vous avez demandé... oui... à témoigner pour la Nuit, Madame ?<br />
<i><br /></i>
<i>la Cloîtrée</i><br />
Oui... si c'est possible.<br />
<i><br /></i>
<i>le Corbeau</i><br />
Mais je vous en prie, Madame !<br />
<i><br /></i>
<i><br /></i>Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-92117549247182703092007-10-26T15:02:00.001+02:002021-01-03T15:04:23.191+01:00<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQdaD9IZuMIO0yJlYWw1gbLUTydk19YFVdKZyNNIW7xgM17_bSLaPemY9KalOdGYDo9xZHli5zPYBHpH33ZJtv-o34z0FLVcbc59EXtbV1Ec5x9YU03faCnOJ9gCBajsdVpEyG/s363/ezgif-1-bcda8e7cdc71.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="223" data-original-width="363" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQdaD9IZuMIO0yJlYWw1gbLUTydk19YFVdKZyNNIW7xgM17_bSLaPemY9KalOdGYDo9xZHli5zPYBHpH33ZJtv-o34z0FLVcbc59EXtbV1Ec5x9YU03faCnOJ9gCBajsdVpEyG/s16000/ezgif-1-bcda8e7cdc71.gif" /></a></div><br /> <p></p>Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1162685494113556442007-10-25T00:00:00.009+02:002021-01-17T01:24:32.130+01:00<span style="color: black;">SCENE 3 - Témoignage de la Cloîtrée<br /></span>
<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Alors... ma soeur ? C'est comme qu'on dit ?<br />
<br />
<i>la Cloîtrée </i><br />
J'ai demandé à être libérée pour venir témoigner en faveur de la Nuit. Comment-on m'appelle ? Je m'en fous.<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Ah?<br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i> <br />
Je sais très bien que vous ne pouvez supprimer la Nuit. Je sais que vous envisageriez volontiers de le faire, mais... Ce seul fait d'imaginer une chose pareille me défait, m'insupporte, même si cela devait me libérer de mon mal.<br />
<br />
<i><i>le Corbeau</i> </i><br />
Quel mal, Madame? <br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i> <br />
Cette machinerie interne qui nous fait le complices du mal, de l'infortune, du passé qui nous remonte, de tous vos passés qui nous remontent comme des chants antiques et inécoutables.<br />
<br />
<i><i>le Corbeau</i> </i><br />
Expliquez-vous, Madame. Parlez-nous de la Nuit et de tout ce monde que vous nous laissez entrevoir et dont nous n'avons aucune idée, même le jour. <br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i> <br />
La Nuit, Monsieur, c'est notre fortune à nous, les emprisonnées, les irrécupérées, les fabuleuses dames du noir et de la déraison bien arrangée, avec le lit carré, les lumières éteintes et le soucis de n'être jamais que des alarmes bien construites et sous des linges qu'on ne peut montrer puisqu'ils ne cachent que l'idée qu'on se fait de nous, et de nos problèmes qui sont aussi les vôtres et dont vous prenez bien garde d'y accorder vos guitares civiles, malgré le sens de la pratique courante et du laisser-aller, et des orages de raison qui ressemblent à s'y méprendre aux oraisons de la mort lente. Nous vivons la mort et par-delà le cynisme de cette vertu particulière, nous avons la chance de nous confondre avec la morale courante et imbécile.<br />
<br />
<i>le Corbeau</i> <span style="color: #e69138;"><span style="font-size: x-small;">[tente de maintenir sa stature]</span></span><br />
Je ne comprend rien, Madame. Qu'est-ce que vous appelez la morale courante et imbécile ? C'est un peu la votre aussi avec ses sortilèges appris dans les bars, dans les rues des villes, la Nuit bien sûr, alors que certaines femmes ont le pouvoir de nous raconter des histoires qui nous embarrassent au point de les chasser de nos pensées parce que c'est la coutume, non?<br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i> <br />
La coutume... Sous nos jupes noires, amples et longues, Monsieur, tout un monde se transforme et devient la clé de voûte de notre commisération, de notre dédain...<br />
<br />
<i>le Corbeau</i> <span style="color: #e69138;"><span style="font-size: x-small;">[tout en mépris]</span></span><br />
De vos envies, aussi. Qu'est-ce donc qui se passe sous vous jupes entravées, il faut bien le dire, malgré que vous les prétendiez amples ?<br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i><br />
Sous nos jupes, il y a le monde que nous inventons et dont nous nous servons, la Nuit, pour le surprendre et le battre. Le jour, nous prions. La Nuit, nous inventons.<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Quoi ? Madame... vous inventez quoi ?<br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i> <br />
La vie close avec ses valeurs éternelles. J'ai dans ma culotte le chiffre exact de vos béatitudes et quand je me couche, je pars en vacances dans vos pensées, au fond de vos rêves longitudinaux ou excentriques, cela dépend de la valeur que vous attribuez à la géométrie du sexe. Le sexe est une figure qu'il faut savoir traiter comme telle, et ne pas s'embarasser du vertige, de la foi trahie et de l'intolérable faculté que nous avons à le vêtir d'irrévérence, d'insomnies jouées et calculées.<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Pourquoi "calculées" ?<br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i> <br />
Parce que la pensée se mêlant au sexe, cela fait l'érotisme bafoué... Alors que l'érotisme est un don de Dieu, une bribe de ce qu'il y a vraiment derrière les étoiles et tout ce fatras d'ignorance astrologique qui ne sait pas ce qui se passe vraiment du coté de l'Univers clos et introuvable. <b>Je suis un univers, Monsieur, vous aussi. Nous sommes des bulles vacantes dans la pensée des chiffres qui s'ennuient.</b><br />
<br />
<i><i>le Corbeau</i> </i><br />
Vraiment ! Je ne comprends rien, mais rien. Greffier!<br />
<br />
<span style="color: #e69138;"><span style="font-size: 78%;">[le Greffier répond d'un miaulement]</span></span><br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i> <br />
Et voila ! Nous en revenons toujours à ce point précis, Monsieur : un cri, une plainte, un système de défense orale qui embouteille notre circulation, comme dans la rue, oui, avec toujours des parallèles qui jouent à se défendre de ne pouvoir jamais se rencontrer. La Nuit, je vous invente. J'ai mille amants qui me congèlent et que je presse comme des oranges ou comme un devoir à terminer et à rendre indemne de nos rescousses et de ces chants lointains que nous prenons pour des antiennes et qui ne sont que des musiques malheureuses sur vos propos courants et sans objet.<br />
<br />
<i><i>le Corbeau</i> </i><br />
Toutes ces pensées, grâce à la Nuit ?<br />
<br />
<i><i>la Cloîtrée</i> </i><br />
Il fait toujours nuit chez moi, monsieur. Dans le noir, je m'absente. Le jour est une faute de goût de l'astronomie. Bien sûr, il y a les fleurs, les fruits, cette éternelle vibration de la lumière qui vous étonne et qui m'ennuie. Que vienne la galaxie de l'évidence, celle qui nous apprendra le langage du Rien.<br />
<br />
<i><i>le Corbeau</i> </i><br />
Vous voulez dire le "néant" ?<br />
<br />
<i>la Cloîtrée</i> <br />
Non. Le néant, ça ne peut se parler. Le Rien est une formule enfantine, et je suis une enfant. Je vous salue. Sauvez la Nuit.<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: right;"><a href="http://leo-ferre.eu/html-c/cloitree.html" target="_blank"><img src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1fIHe2FeFSP06SgjXWGI3WDHa8HBVRMCOUUrjmo6nK-d4aO4q-hWtRyxECTYcWBmTEegyG0zJ6Op-tPAPAa9bJT4YEw-XNxjlBrpuzoq07WU56VjRujtqUF8BTkTMTMgXNPKNMg/s0/logo-002.jpg" /></a><br /></div>
<div style="text-align: right;"><b><a href="http://leo-ferre.eu/html-c/cloitree.html" target="_blank">*** Déviation SCL</a></b></div><br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1164406951023954952007-10-22T00:00:00.002+02:002021-01-17T01:04:34.779+01:00[récitatif] <i>la rose</i> <br />
Une Abstraction qui me confond avec l'oeillet ! Pfht !<br />
Ou le lilas ! Pouah !<br />
<i>Et la rose repart en dansant, bien sûr. </i><br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Remontez vos pétales !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
La gourde où les poètes vont se désaltérant<br />
Pendant que les loups pioncent !<br />
La gourde de Rimbaud !<br />
La gourde de Verlaine !<br />
<br />
<i>un colonel</i><br />
Et celle de Turenne !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Ce n'était pas la même, car ils ne dormaient pas sur le même canon.<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Qu'entendez-vous par là, Maître ?<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Le "canon", c'est le BOIRE, Corbeau !<br />
Et le "BOIRE", la Nuit, c'est mieux que ce qu'on boit.<br />
Et les poètes s'endormant sur leurs canons<br />
La Nuit riment des "non"<br />
Aux jours de gloire et de Colère<br />
La Nuit ne rime pas avec <i>Dies illa</i><br />
La Nuit est enfant d'anarchie<br />
"Qui n'a jamais connu de LOI..."<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Comment osez-vous dire, Hibou !<br />
Il n'y a qu'une loi : LA NOTRE !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Il n'y a qu'une loi, LA VOTRE !<br />
CELLE DU JOUR !<br />
<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1164407767787977852007-10-19T00:00:00.001+02:002021-01-03T15:12:17.560+01:00<span style="color: black;">Scène 4 - LE HIBOU ET LE COQ<i> </i><br /></span>
<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Le code de la Nuit s'apprend dans l'infortune<br />
C'est un code gracieux enluminé de lune<br />
Qu'on lit en compagnie<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
En mauvaise souvent <br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Mais toujours librement<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
C'est un code marron !<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
Peut-être mais magique<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Un amoncellement d'argot<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
Avec de la musique !<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Un ramassis de vieux clichés !<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
Et dont les négatifs vous tirent par les pieds !<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Le botin de l'Ordure !<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
Avec le mot ALLURE !<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
Un magazine à chenapans !<br />
Une presse à potence !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Où les pendus ne sont jamais<br />
Du coté que l'on pense...<br />
<br />
<br />
MESSIEURS, vous ne pouvez juger la Nuit<br />
Qu'avec le CODE DE LA NUIT<br />
<br />
<span style="color: #e69138;"><span style="font-size: x-small;">[La foule manifeste et conspue le Hibou]</span></span><br />
<br />
<i>voix</i><br />
HOU ! HOU ! HOU ! HOU !<br />
<br />
<i>le Coq </i><br />
Mais c'est une gageure !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Non, c'est de la procédure.<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
C'est inique... [et] je proteste énergiquement<br />
ET A PLEIN POUMONS ! AH !<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Ne gaspillez vos poumons, Monsieur !<br />
<i>(au Hibou)</i><br />
Maître, lisez-nous donc ce code.<br />
<br />
<i>le Coq</i><br />
C'est incro... incroco... incrocorico...<br />
Incro-co... INCROYABLE !<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1164472509410146142007-10-16T00:00:00.001+02:002021-01-03T15:12:44.199+01:00<span style="color: black;">SCÈNE 5 - DUO (Nuit - Hibou)<br /></span>
<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
ON NE LIT PAS LE VENT<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
On le hume !<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
ON NE LIT PAS L'AMOUR<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
On le fait !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
ON NE LIT PAS LE TEMPS<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
On le plume !<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
ON NE LIT PAS LE JOUR<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
On s'y fait !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
ON NE LIT PAS LES DENTS<br />
<br />
<i>la Nuit</i><br />
On les claque !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
ON NE LIT PAS LA NUIT<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
On la fait !<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
ON NE LIT PAS L'CLIENT <br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
On l'arnaque !<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
ON NE LIT PAS LA VIE <br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
On s'y fait<br />
<br />
<i>le Hibou et la Nuit (ensemble) </i><br />
<blockquote class="tr_bq">
La nuit n'a jamais eu de loi<br />
D'ailleurs ell' n'aurait pas de quoi<br />
Mettre en volume<br />
Le vent l'amour et caetera<br />
Et puis d'abord c'est Pierrot qu'a<br />
Fauché sa plume</blockquote>
<i>la Nuit</i><br />
ON N'ÉCRIT PAS LE VENT<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
On s'y enrhume !<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
ON N'ÉCRIT PAS L'AMOUR<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
On le fait !<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
ON N'ÉCRIT PAS LE TEMPS<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
Ou la brume<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
ON N'ÉCRIT PAS LE JOUR<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
On s'y fait <br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
ON N'ÉCRIT PAS LE VIN<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
On le tire !<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
ON N'ÉCRIT PAS L'ESPOIR<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
On le fait !<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
ON N'ÉCRIT PAS LE DESTIN<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
On le vire !<br />
<br />
<i>la Nuit</i> <br />
EN ATTENDANT LE SOIR<br />
<br />
<i>le Hibou</i> <br />
QUE L'ON SAIT !<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<i>une voix</i><br />
Qu'on mande un toubib !<br />
Qu'on nous la déshabille !<br />
<br />
<i>Tous</i><br />
[Oui ! Oui ! Qu'on nous la donne ! Qu'on nous la livre ! Qu'on nous la donne ! Qu'on nous la livre ! Ouais ! Ouais ! A mort ! A mort !] A poil ! A poil ! [Salope ! A mort !] A poil ! A poil !<br />
<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1164473598978783682007-10-10T17:14:00.001+02:002021-01-03T15:13:08.840+01:00<span style="color: black;">SCÈNE 6 - DANSE DE LA NUIT<br /></span>
<br />
<br />
<i>Voix des Nuits </i><br />
<br />
Ses mains sont blanches comme l'aube<br />
Elles pétrissent<br />
Elle bénissent<br />
<br />
Ce sont ces mains diaphanes<br />
Qui jouent la harpe des saisons<br />
De Paris aux tropiques<br />
<br />
Ses mains qui saupoudrent de sable<br />
Les plages de la Nuit<br />
Où viennent battre des mouettes<br />
[des mouettes]<br />
<br />
Ces oiseaux fous du rêve<br />
Volant toujours très bas<br />
Pour mieux nous consteller<br />
<br />
Ses mains de l'assassin<br />
Qu'elle retient tout juste<br />
Le temps long d'un remord [Ah !]<br />
<br />
D'un remord qu'elle aura<br />
Tout le temps de ses nuits<br />
Tout le temps de ses rêves<br />
<br />
[tout le temps de ses Nuits... tout le temps de ses rêves...]<br />
<br />
Car si la Nuit arme les assassins<br />
C'est pour mieux les attendre<br />
Au coin d'une autre nuit<br />
<br />
Car si la Nuit n'a pas de loi<br />
Elle a le calme de la Nuit<br />
Et son silence<br />
<br />
Qui vous arrache les oreilles<br />
Avec les bois qui craquent<br />
Avec le souffle lent de RIEN<br />
<br />
Avec ce RIEN de dix-mille pieds<br />
Avec cet orgue multipède<br />
Qui joue... RIEN<br />
<br />
Sur tous les tons de la gamme passée<br />
Ici présente<br />
Et à venir<br />
<br />
Une musique de TERREUR<br />
Un Jean-Sébastien Bach muet<br />
Omniprésent<br />
<br />
Une somme de vide<br />
A vous vider d'un coup<br />
Comme un verre de boue<br />
<br />
Sans goût<br />
Sans rien<br />
Qui n'en finirait pas<br />
<br />
De n'avoir pas fini<br />
De n'avoir pas de goût<br />
De n'avoir rien du tout<br />
<br />
Et tout à coup<br />
QUOI ?<br />
Comme une flèche !<br />
<br />
Quoi ? [Quoi ? Quoi ?]<br />
Rien !<br />
Si ?<br />
Hein ?<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
(CRI) </div>
<br />
<i>voix de la Lune</i><br />
ON NE JOUE PAS AVEC LA NUIT si l'on n'a pas la martingale des copains !<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Silence ! SILENCE !<br />
Je lève l'AUDIENCE !<br />
<br />
QUE L'ON RECONSTITUE L'AFFAIRE !<br />
<br />
FIN DU PREMIER TABLEAU<br />
<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1166224668137268882007-10-07T00:00:00.000+02:002020-08-27T05:16:38.987+02:00<a href="http://photos1.blogger.com/x/blogger/2044/2466/1600/244537/MOV06136_0001.jpg"><img alt="" border="0" src="https://photos1.blogger.com/x/blogger/2044/2466/320/12431/MOV06136_0001.jpg" style="cursor: hand; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;"></a>Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-76115941520564767642007-10-04T00:00:00.002+02:002021-01-03T13:28:58.293+01:00TABLEAU II<span style="color: #000000;"><span style="font-size: large;"><b>Le Bar-Discothèque</b></span></span>Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-37126341.post-1164473893650006162007-10-01T00:00:00.001+02:002021-01-03T15:13:51.171+01:00<span style="color: black;">Scène 1 - Le Président, CALVA, le hibou (devant le bar, dans la rue)<br /></span>
<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Alors, Monsieur, on prétend que vous connaissez bien cette femme.<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Oh ! Comme si je l'avais faite, Monsieur le Président.<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Précisez !<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Eh bien, "je fais la Nuit"... depuis vingt ans !<br />
<br />
<i>le Hibou</i><br />
Remarquez que Monsieur ne dort que le jour, depuis vingt ans.<br />
C'est très important pour la suite de ces débats.<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Bien, Maître !<br />
Poursuivez, Monsieur.<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
La Nuit, c'est un déclic.<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Sûrement !<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Cela se passe et glisse comme une tenture sur les joues, vers les six heures du soir, l'hiver... au moment du réveil.<span style="color: #e69138;"> <span style="font-size: 78%;">[Le public, présent autour du bar, applaudit aux dires du hibou]</span> </span><br />
Vous connaissez le "jazz" ?<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Horreur de ça !<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Non, non... [non...] Le "réveil". Cette boule avec des yeux au beau milieu de la figure et qui tournent.<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Ce "coq" ?<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
C'est un peu ça. Mais un coq avec des manettes [dans le dos des manettes] que l'on tourne, comme si l'on devait remonter la vie.<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
C'est très joli... C'est très joli... Mais vous êtes poète ?<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Non... bistrot !<br />
<br />
<br />
<span style="color: black;">Scène 2 - Le Bar-Discothèque (musique de foire) <br /></span>
<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Mais c'est un bar, ici ? Oh ! Là où la Nuit s'encanaille<br />
et encanaille tous ses adepte,. n'est ce pas ?<br />
Monsieur... Comment?<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Calva ! Pour vous servir, Monsieur.<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Président !<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
D'accord, Président !<br />
Un drink ? Une orangeade ?<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Un "calva" Ah ! Ah ! Ah !<br />
Et là-bas, que font ces jeunes, au bras de Nuit, dirait-on, ouais, ouais... au bras de Nuit !<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Ils cherchent la quadrature du cercle, chef ! La quadrature...<br />
C'est un client qui m'a appris ce mot. Les mots, moi, d'habitude, ils me défont et m'importunent.<br />
JE-NE-PAR-LE-PAS ! (<i>rires</i>) <span style="color: #e69138;"><span style="font-size: 78%;">[Le public applaudit]</span></span><br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Allons ! Analysons un peu l'ambiance, le fait, le fait, le fait...<br />
Regardez cette femme qui parle là-bas... [Vous voyez bien là-bas ?]<br />
<br />
<i>Calva</i><br />
Mais c'est la Nuit, voyons !<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
J'entends bien, mais encore ? Dites-moi, qui est cette femme ?<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Je ne sais pas, moi. Ah oui... Elle arrive, à la tombée, comme ça !<br />
Elle me salue et puis elle se promène.<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Elle se promène ?<br />
<br />
<i>Calva</i><br />
Oui !<br />
<br />
<i>le Corbeau</i><br />
Et elle cause ! elle cause... elle cause... Ben ! La Nuit cause, alors ?<br />
Et qu'est-ce qu'elle dit ?<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Ah ! Vous savez... Ça dépend<i>[, hein ?]</i> Des fois, on rêve... alors on pense qu'elle dit des choses extraordinaires... Et puis, des fois, on ne rêve pas, alors... On essaie de la reconnaître un peu, par-ci, par-là...<br />
<br />
<i>le Corbeau </i><br />
Mais qu'est-ce qu'elle dit ? Qu'est-ce qu'elle dit ? Qu'est-ce qu'elle dit ?<br />
<br />
<i>Calva </i><br />
Et bien... et bien, Président... Écoutez-la !<br />
<br />
<br />Davouhttp://www.blogger.com/profile/15161955006672254421noreply@blogger.com