Voix des Nuits
Ses mains sont blanches comme l'aube
Elles pétrissent
Elle bénissent
Ce sont ces mains diaphanes
Qui jouent la harpe des saisons
De Paris aux tropiques
Ses mains qui saupoudrent de sable
Les plages de la Nuit
Où viennent battre des mouettes
[des mouettes]
Ces oiseaux fous du rêve
Volant toujours très bas
Pour mieux nous consteller
Ses mains de l'assassin
Qu'elle retient tout juste
Le temps long d'un remord [Ah !]
D'un remord qu'elle aura
Tout le temps de ses nuits
Tout le temps de ses rêves
[tout le temps de ses Nuits... tout le temps de ses rêves...]
Car si la Nuit arme les assassins
C'est pour mieux les attendre
Au coin d'une autre nuit
Car si la Nuit n'a pas de loi
Elle a le calme de la Nuit
Et son silence
Qui vous arrache les oreilles
Avec les bois qui craquent
Avec le souffle lent de RIEN
Avec ce RIEN de dix-mille pieds
Avec cet orgue multipède
Qui joue... RIEN
Sur tous les tons de la gamme passée
Ici présente
Et à venir
Une musique de TERREUR
Un Jean-Sébastien Bach muet
Omniprésent
Une somme de vide
A vous vider d'un coup
Comme un verre de boue
Sans goût
Sans rien
Qui n'en finirait pas
De n'avoir pas fini
De n'avoir pas de goût
De n'avoir rien du tout
Et tout à coup
QUOI ?
Comme une flèche !
Quoi ? [Quoi ? Quoi ?]
Rien !
Si ?
Hein ?
(CRI)
voix de la Lune
ON NE JOUE PAS AVEC LA NUIT si l'on n'a pas la martingale des copains !
le Corbeau
Silence ! SILENCE !
Je lève l'AUDIENCE !
QUE L'ON RECONSTITUE L'AFFAIRE !
FIN DU PREMIER TABLEAU